REGARD SUR
UN VOYAGE EN CORSE DU SUD

Il m’est arrivé de vouloir être corse. J’enviais ce sentiment d’appartenance à cette île au caractère trempé et d’une beauté désirable. J’aurais aimé être corse pour me sentir depuis toujours l’héritier naturel et incontesté de cette terre, de ses montagnes, de ce maquis, ses falaises, ses criques, ses anses, ses plages, son eau, ses vagues, de ses rochers, de ses recettes… et de ses accents. Car la Corse est une île accentuée. Ses paysages, sa lumière, ses odeurs, sa sensorialité sont intensifiées, partout dans l’île et plus encore dans le sud. L’Olympe y serait-il pour quelque chose ?

Direction plein sud !

J’aime Porto Vecchio, hissée sur le podium des stations balnéaires, avec ses rues étroites, ses venelles, ses placettes et ses plages splendides.

A l’extrême sud, Bonifacio, Cité des falaises, ancienne forteresse vigie, domine majestueusement la mer depuis son promontoire, telle la proue d’un bateau. Bonifacio, la belle emblème de la Corse.

Au large de la cité, l’archipel des îles sauvages Lavezzi nous laisse ébahis par ses reliefs de granit qui trempent dans les eaux azuréennes.

Sur la côte sud-Ouest, entre Bonifacio et Ajaccio, Propriano s’est taillé une belle réputation car la station rassemble plages somptueuses, criques époustouflantes et maquis luxuriant.

Le littoral corse est une resplendissante guirlande avec ses criques, ses calanques, ses côtes accidentées, ses réserves naturelles, ses falaises escarpées et ses rochers émergents.

Au sud, il est scandé par les villages à l’âme intacte. Les plages et les côtes sont protégées comme des joyaux. Des forêts de pins ouvrent sur un sable poudreux et des eaux limpides. Porticcio, Coti Chiavari, Palombaggia, Porto Vecchio, Santa Giulia, Campomoro… les noms s’égrenent comme un chapelet.

Et l’intérieur de l’île s’enorgueillit de se livrer moins facilement, d’être plus farouche et pas moins inspirant. De plateaux montagneux rocailleux et verdoyants en petits villages authentiques, un cortège chatoyant de paysages pittoresques défile. Zonza, le plateau de Coscione… ou encore Sotta entourée d’un odorant maquis, la belle ruralité de l’intérieur des terres revendique haut et fort son identité.

Au coeur du parc régional, le col des Aiguilles de Bavella, haut lieu de la montagne corse, culmine à 1218m offrant à ceux qui honorent ses sentiers, une vue saisissante.

La Corse est sensorielle. Ses saveurs sont aussi ses ambassadeurs.

Elle a une gastronomie typique, aussi variée que ses paysages. En flânant sur ses marchés, on trouve des spécialités certifées AOC des terroirs de l’île. On parle fromages, charcuterie bien-sûr, huiles d’olive, poissons évidemment et aussi des vins locaux issus de cépages endémiques.

Les noms, les couleurs et les saveurs chantent. Les vins nous grisent comme l’ont fait le soleil, la montagne et la mer.

Je ne suis pas corse mais je suis fou amoureux de cette île à nulle autre pareille. Les valises chargées d’images, d’iode et d’effluves du maquis, je rentre comblé et repu mais avec un appétit toujours inassouvi. L’île se garde bien de tout donner d’une fois. Je reviendrai en Corse. C’est certain.