REGARD SUR
UN VOYAGE EN ITALIE
En arrivant à Rome pour mon premier voyage en Italie, j’avais l’esprit en désordre, embrouillé par un cortège de poncifs et d’images d’Épinal d’un côté ; les vespas, les piazzas, les pizzas, la pasta, les pesto, la mafia… et de l’autre, inondé de souvenirs de films de l’âge d’or du cinéma italien. Bertolucci, Fellini, Antonioni, Visconti, Risi, Rosselini… et leurs univers fantasques, baroques, insolites ou réalistes. Les sources d’inspiration ne manquent pas en Italie. Les artistes peintres, compositeurs sculpteurs et les génies transalpins s’en sont bien servis.
L'Italie – la botte – est une corne d'abondance.
Du nord au sud, on se régale de paysages, de perspectives, d’histoire(s) et de traditions, de produits agricoles, de recettes, d’œuvres. Et puis, c’est art de vivre italien ! Latin bien-sûr, mais encore différent. Plus extraverti peut-être. Joyeux et convivial, certainement. Décontracté assurément. Les arts, la cuisine, le design, la mode, les jardins, l’excellence de l’artisanat… chaque région apporte une couleur sur la palette, une saveur au palais, une corde à la harpe.
Je me suis égaré dans les rues de la Ville Éternelle, aux façades enduites d'ocres rouge ou jaune vieilli.
Sur la Piazza di Spana, à Rome, une pizza incomparable a effacé le goût de toutes les autres. J’ai pris le train jusqu’à Florence, la Bellissima, berceau de la Renaissance. J’ai admiré les œuvres de Michel-Ange, Botticelli, Giotto et d’autres… avant de sillonner la Toscane vallonnée, aux camaïeux de verts et goûter inlassablement ses produits du terroir.
Pour forcer le trait, j’ai loué une Alfa Roméo décapotable et pris la route jusqu’à Venise où je devais retrouver Juliette. Sur la Piazza San-Marco, j’ai commandé un Negroni au Café Florian en l’attendant. Nous avons beaucoup marché, les yeux écarquillés.
Nous avons roulé jusqu’à Milan, troqué la voiture pour une vespa, contemplé la cathédrale gothique de la Piazza del Duomo avant d’être absorbés par la vague de la mode. Prada, Armani, Versace, Dolce&Gabbaba, Ferragamo, Gucci et les autres… tous étaient là. On a tenté de trouver des mots pour décrire le style et l’allure italienne. En vain. On ne pouvait que tenter de l’imiter.
Nous avons poursuivi vers l'enchanteur Lac de Côme – le "lario".
Étourdis par la splendeur du site, des villas, des jardins, et des abbayes, nous avons prolongé notre séjour pour faire le plein de tant de beauté. Nous mangions des « gellati » en arpentant les ruelles des villages de pêcheurs. Et le soir, à l’heure de l’aperitivo, devant un Campari, nous parlions déjà d’un prochain voyage en Italie avec un programme excessif à la hauteur de notre enthousiasme effréné. Et le sud ? Les Pouilles, les Abruzzes… Et les Îles ? Les plages ? Les montagnes ? Nos mains volaient, nos esprits s’échauffaient. Nous avons bu du vin de Franciacorta. Nous parlions plus fort et nous riions beaucoup. Pour atténuer un début d’ivresse, nous avons commandé des antipastis et un risotto à partager.
Nous étions gais, heureux sans doute, et levions nos verres à l’éternelle Italie et à la Dolce Vita!